• Brigitte Giraud, Vivre vite

    Brigitte Giraud, Vivre vite 

    Rentrée littéraire 2022 #18

    Brigitte Giraud, Vivre vite

    De quoi est faite la vie ? Si l’on y pense un peu ? Mais y pense-t-on ? Et que pourrions-nous répondre ? Des choix, des décisions ? Vraiment ? Ne s’agit-il pas le plus souvent de petites choses, de hasards, d’impulsions dont nous ne soupçonnons pas les conséquences sur le moment.
    Genre le battement d’ailes du papillon, tu veux dire ?
    Voilà, quelque chose comme ça, mais à l’échelle d’une vie et quad même aussi des vies autour.
    Pourquoi Claude, le mari de l’autrice et narratrice, s’est-il trouvé le 22 novembre 1999, à 16h24, au feu rouge du boulevard des Belges, à hauteur du musée Guimet, à Lyon ? Pourquoi avait-il emprunté la Honda 900 CBR Fireblade de son beau-frère, un monstre de puissance – la moto, pas le beau-frère… – interdite à la vente au Japon en raison de sa dangerosité, moto qui s’est cabrée, est partie en wheeling, oubliant son conducteur sur le bitume, lequel est allé heurter la 2CV que Denis R. Ramenait à son père plus tôt que prévu. Et avant cela, combien de petits riens a-t-il fallu, petits riens que la narratrice explore un par un, dans une longue série de « Et si… ».
    « Si je n’étais pas allée à Paris le mardi 22 juin mais le vendredi 18 comme prévu. Si mon frère n’avait pas été en panne de garage. Si les Mercier n’avaient pas cédé à mon désir d’acheter leur maison. Si nous n’avions pas eu les clés à l’avance. Si ma mère n’avait pas appelé mon frère. Si je n’avais pas décliné la proposition de mon frère d’emmener notre fils en vacances. Si j’avais téléphoné depuis Paris pour dire à Claude de ne pas aller chercher notre fils à l’école. Si Claude n’avait pas pris la moto de mon frère. S’il n’avait pas laissé les 300 francs dans le distributeur. S’il avait écouté Coldplay et non Death in Vegas. Si Tadao Baba n’avait pas existé. Si les accords de libre-échange entre le Japon et l’Union européenne n’avaient pas été signés. S’il n’avait pas fait si beau. Si Denis R. n’avait pas ramené la 2CV à son père. Si le feu n’était pas passé au rouge. Pas, pas, pas, pas, pas, pas, pas.
     
    Évidemment que Claude a démarré. »

    Claude avait-il voulu faire corps avec la phrase de Lou Reed, « vivre vite, mourir jeune » ?

    Plus de vingt ans ont passé et Brigitte Giraud a mené une sorte d’enquête sur le temps et les hasards de la vie.


     Brigitte Giraud, Vivre vite, Flammarion, 208 pages

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