• Clichés marseillais #60

    Clichés marseillais #60

    Note finale au 20 mai 2020 pour les « Clichés marseillais »

     

    Au bout de ces 59 épisodes, il me faut bien reconnaître que les Clichés marseillais ont dévié de la voie initialement annoncée. Pourquoi et comment ?

    D’abord, au niveau de temps, on est passé d’un regard actuel sur le passé à une narration au présent d’un temps qui est pour l’instant la fin de l’année 1970. Ce présent me semble permettre une narration plus vivante, capable d’entraîner le lecteur non pas dans une vision lointaine, mais d’accompagner les protagonistes dans leur monde, leur temps, leurs lieux, en un mot dans leur vie.
    La forme est devenue moins fragmentaire et plus homogène. Si je considère les fragments comme une forme très puissante pour aborder des sujets de toute nature, ils me convenaient moins pour retracer la vie de mes personnages. Je suis donc passé à quelque chose de beaucoup plus régulier qui peut parfois être plus plat, mais qui est plus adapté au maintien de la tension narrative.
    De nouveaux personnages apparaissent dans l’histoire, à partir de l’épisode #18 : Gigi, Bernard, Roger, Claudine, Stella. Mais on peut déceler des liens avec certains épisodes précédents : Luigi, le grand-père de Gigi, a été présenté au #08 et l’homme en noir des #02 et #16 est sans doute redevable à Gigi, Roger et Ber…
    Il en va de même avec les lieux puisque l’on retrouve le quartier de Menpenti, le salon de coiffure de Marie – qui n’est pas encore née en 1970 – et la Brasserie de Lyon.
    Une histoire est ensuite arrivée, qui n’était pas prévue et qui doit la vie à l’irruption de commentaires de lecteurs. J’ai adoré intégrer dans le récit des éléments nouveaux et de suivre un fil sans savoir où il m’emmènerait. On n’est pas dans une aventure palpitante, intrigante et pleine de rebondissements et je ne crois pas qu’on ait pu y arriver dans la mesure où je suis plus enclin à parler d’ambiances et d’atmosphères.
    Enfin, il faut garder à l’esprit qu’il s’agit d’un premier jet écrit au jour le jour – dans le meilleur des cas le jour pour le lendemain – qui impose une forme particulière dans la mesure où chaque livraison est censée retenir le lecteur et l’engager à poursuivre sa lecture. Le texte est uniquement relu pour une correction orthographique. C’est donc l’objet que normalement personne ne souhaite publier, au sens de « livrer au public ». Les feuilletonistes du XIXe siècle travaillaient de cette façon, ce qui a attiré sur leurs têtes les foudres des littérateurs bienséants comme Sainte-Beuve. Aujourd’hui il faut considérer ça comme un matériau qui pourrait éventuellement être utilisé pour écrire autre chose.
    Pour l’instant, Gigi, Roger et Ber vont s’occuper d’eux. Je ne sais pas s’ils auront envie de repasser par ces pages. Je reste à leur disposition.
    Merci d’avoir suivi le feuilleton des Clichés marseillais, j’espère vous avoir distrait quelques minutes dans cette drôle de période. Et comme disait mon père, "Les plaisanteries les plus courtes sont les moins longues !"

    L'intégrale est à retrouver sur ce blog http://brigou.eklablog.com/cliches-marseillais-c31530712

    >>> Ça commence ici

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